La révolution de et par la force intérieure
Un penchant affectif est conditionné par le jeu de récompense-punition. ll est donc « habitué » et exclusif, car il incline vers certaines choses au détriment des autres, sur la base des mécanismes sélectifs de la mémoire affective. À contrario, le Coeur est non conditionné, inclusif et il tranche « à l'instant t ». Là où le penchant affectif pousse toujours dans la même direction et procède de l'auto-satisfaction car il est comblé de l'extérieur, le Coeur agit toujours dans l'esprit de vérité, de droiture et d'équité par « nécessité intérieure ». Comme l'affect est une inclination « précaire et incomplète » qui porte en elle-même sa propre dynamique de dépassement, le Coeur refait surface précisément quand la mécanique occultative basée sur la recherche de l'intérêt personnel atteint critiquement ses limites. La rupture est marquée par l'inversion totale du système de valeurs, car l'harmonisation faciale donne les moyens de lâcher et de renoncer, par palier, à tout ce qui enfreint la réciprocité.
Est-ce que je peux me fier à mon instinct ?
Ce qui a été appris devient instinctif au bout d'un certain temps. Tous types de procédures telles que parler, marcher, faire du vélo etc. peuvent être réactivées par les boucles focales automatiques de la matrice innée, juste en réagissant à un signal ou en enclenchant le premier mouvement. Mais le même processus peut réveiller des mécanismes de survie puissants. Or, la rupture du contact visuel et le non respect de la réciprocité, qui sont ancrés dans les tendances de masse, sont des signaux déclencheurs des stratégies de défense. Par conséquent on peut se fier à son instinct tant qu'il s'agit d'un apprentissage conditionné neutre et « sans conséquences ». Mais quand toutes ses attitudes procèdent de la mécanique compulsive de la lutte et de la résistance, on doit se fier avant tout à la crainte éveillée par un « pic de vigilance ». Car la rupture vive créée par l'instinct non conditionné « alerte » sur l'urgence d'apprendre à distinguer les bonnes des mauvaises influences.
Est-ce possible de ne pas être influencé ?
Tout être vivant échange en permanence de l'information-énergie avec son environnement, et est réceptif à toute une gamme de signaux spécifiques qui sont « en résonnance harmonique » avec la fréquence vibratoire de son milieu d'origine. Le préjugé selon laquelle on peut ne pas être influencé ne résiste pas au nouveau paradigme scientifique. D'ailleurs, plus on cherche à verrouiller les réponses involontaires déclenchées par le mimétisme spontané des expressions faciales et comportementales, plus on en est dépendant, du fait des effets amplificateurs de l'action-réaction. Si on ne peut pas échapper aux influences on peut, en revanche, apprendre à faire la différence entre les influences saines et nocives. Non en se référant à des normes morales codifiées, mais en s'appuyant sur leur « impact réel », médié par le biofeedback. Par conséquent, il faut modifier radicalement sa façon de fonctionner et « se laisser influencer consciemment » pour libre-arbitrer.
Les conditions pour exercer son libre-arbitre
Le comportement est extrêmement cohérent et repose sur des bases très largement inconscientes. Parce que la grille d'interprétation et les valeurs qui dictent la façon globale de s'engager et d'interagir reposent sur des boucles d'automatismes imbriquées. En effet, l'apprentissage en bas âge procède essentiellement de l'enregistrement et du déstockage de l'information « selon le mécanisme du singe-perroquet ». Car du point de vue évolutif, la réceptivité aux influences sur les basses fréquences facilite la transmission des compétences. C'est pourquoi, à l'âge adulte, on reproduit la stratégie d'action léguée par son clan et teintée socio-culturellement. Le libre-arbitre commence donc avec la prise de conscience de l'importance du tri sélectif archaïque et discret de l'information, et ses répercussions quant à ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas et ce qu'on croit possible ou non. Car c'est cette vue perçante et déstabilisante qui restaure son pouvoir personnel.
La discipline n’a rien à voir avec le domptage
Plus on résiste à ses penchants nocifs plus ils deviennent récalcitrants, car la charge émotionnelle active la mémorisation liée au système de défense. Ainsi plus on réprime certains comportements, plus on est « sensibilisé » aux signaux vibratoires qui les déclenchent et plus on reste sous leur emprise. Même si on bloque l'expression du mouvement, la réaction interne va avoir lieu et c'est elle qui qui va « mener le jeu ». C'est pourquoi la répression de l'impulsivité, basée sur le jugement moral, est complètement contre-productive. Pour dépasser un penchant nocif il est essentiel de le laisser filtrer. Car le fait de saisir son impact « sur le vif » via le feedback biologique, va déclencher son inhibition instantanée. Et la mobilisation de ce mécanisme sur la durée va aider à contenir l'action-réaction et à maîtriser le réflexe de répulsion, jusqu'à ce que le « potentiel-mémoire » soit épuisé. Élever son seuil de tolérance est la seule manière de se libérer des mauvaives influences.
Saisir la notion de facteurs co-dépendants
Un effort motivé par des désirs non maîtrisés repose sur une vision immature et limitée. Car le système énergétique ne soutient que ce qui relève d'un « vrai besoin ». L'épuisement des réserves profondes d'énergie, dû à la mobilisation à long terme d'une stratégie de sur-vie, crée donc des failles dans les mécanismes de co-régulation biologique, entraînant la régression métabolique et son lot de mutations génétiques, qui est le facteur déclencheur des maladies, des accidents et des dommages collatéraux et subséquents. On gagne ainsi à prévenir l'enchaînement chaotique des événements induit par la mécanique de la lutte, en tenant compte des « facteurs co-dépendants ». Or, dans la mesure où l'action-réaction déclenche l'augmentation immédiate du rythme cardiaque, de la tension nerveuse et de la pression artérielle, la corrélation entre la modification critique des variables physiologiques et la violation du principe de réciprocité est la base du shift stratégique.
Le changement a-t-il lieu dans le temps ?
Tout changement émerge instantanément sur la base des processus cycliques de la mémoire. Il combine donc un facteur-temps et un facteur qui ne dépend pas du temp. Car toute la vie d'un être vivant consiste à « revenir sur » le passé, à travers la configuration unique à partir de laquelle il a été conçu et formé, pour aller de l'avant. Et cette dynamique, qui prend appui sur les « Champs Morphogénétiques », est reflétée par le traitement quantique de l'information au niveau cellulaire. En effet, les processus biologiques semblent être co-régulés par ces échanges féconds d'énergie-information, médiés par l'interaction entre la structure de l'eau et les cycles de la conscience, qui reposent sur l'alternance et l'intrication de phases discrètes d'incubation et de pics de tension à toutes les échelles. Comme la « fluidité » dépend de la capacité à focaliser et défocaliser en rythme, le verrouillage du contrôle filtre le biofeedback et crée des limitations en cascade à la régénération.
Utiliser sa mémoire au lieu d’en être esclave
On tend à limiter la mémoire au rappel intentionnel des souvenirs et à négliger le poids des boucles autonomes qui nous maintiennent en vie. Et on oublie trop souvent que si la formation d'un être vivant dépend de la ré-activation de la dynamique évolutive, c'est que tout est lié, qu'on baigne dans « une base de données universelle » et qu'on interagit avec cette « mémoire vive ». Ça signifie aussi que la vie apprend en permanence, à travers des mécanismes de prévoyance qui reposent sur l'enchaînement causal et fractal d'un nombre illimité de facteurs co-dépendants dans l'espace et dans le temps. La vision stratégique, qui guide les décisions et dicte la conduite, doit donc s'appuyer sur le « retour d'informations involontaire et systématique ». C'est pourquoi, le respect strict du biofeedback nécessite de lever tous les filtres dûs à la tendance à occulter et à déformer l'information, qui est alimentée et maintenue par l'inertie des croyances et l''attachement affectif.
Ne pas confondre le flow et l’impulsivité
Le Flow ne doit pas être assimilé à « la spontanéité de premier degré », l'expression d'impulsions conditionnées par le jeu de récompense-punition à travers la programmation psychomotrice de départ. En effet, l'impulsivité procède toujours d'un « état perturbé » et relève toujours de l'action-réaction. Or, comme ce type de mobilisation compulsif est déclenché par des signaux dissonants, qui vibrent sur la même fréquence que les émotions de peur et de colère récurrentes ou résiduelles, il entraîne toujours avec lui son lot de situations compliquées et conflictuelles. À contrario, la spontanéité du Flow procède d'un « état équilibré » et relève toujours de l'action immédiate non conditionnée. Car ce type de mobilisation est le fruit de l'harmonisation - à savoir la neutralisation de l'automatisme par les mécanismes de co-régulation spontanés combinée au respect des phases de maturation discrètes et des ruptures d'équilibres cycliques qui rythment l'action « auto-initiée ».
Comprendre où se situe son vrai pouvoir
Le cerveau intègre des structures complexes qui donnent accès à un éventail d'options illimité et à la planification, et des structures archaïques qui restreignent le champ des possibilités à l'instant t, à partir des priorités vitales et des orientations viables. Et leur dialogue permanent est crucial. La volonté ne peut donc pas faire fi des conditions réelles et des contraintes vitales, en occultant le « retour d'information involontaire », sans provoquer des effets auto-destructeurs et dégénératifs à long terme. Si cette stratégie aveugle conduit à la perte de cohérence et à la pente de l'entropie, régler ses désirs sur les réponses physiologiques et viscérales non conditionnées et immédiates, qui favorisent ce qui est sain et inhibent ce qui est nocif, restaure les conditions du vrai pouvoir. C'est pourquoi le Flow n'est pas l'expression de l'énergie affranchie de toutes contraintes, mais de la créativité « soutenue et canalisée » par les mécanismes biologiques de co-régulation spontanés.